Un portrait énigmatique, placardé dans la rue depuis des années, omniprésent également sur le web et les réseaux sociaux

Vous avez probablement déjà croisé ce visage au sourire énigmatique en noir et blanc, affiché sauvagement dans de nombreuses rues de Paris et d’autres villes depuis les années 2000.

Cette photo de John Hamon faisait partie de la vente street art de novembre 2015 organisée par la maison de vente aux enchères Blancs-Manteaux Auction.

Nojnoma
John Hamon alias Nojnoma : Sans titre, autoportrait (1982)

Quel est le sens de la démarche de Nojnoma ? S’agit-il d’un acte artistique ? Jean-Marc Scialom, responsable du département Art urbain de Blancs-Manteaux Auction lui a posé ces questions.

On voit depuis le début des années 2000 le portrait d’un inconnu s’affichant partout dans les rues de Paris. S’il s’agit de votre portrait, Nojnoma, est-ce pour satisfaire un besoin d’autopromotion mégalomaniaque ? N’avez-vous pas peur qu’on vous reconnaisse dans la rue ?

Je souhaite interpeler la société dans son ensemble et le monde de l’art en particulier sur l’aspect promotionnel des démarches et des productions artistiques.

C’est pourquoi j’utilise mon portrait qui me représente et que je diffuse à des fins de promotion en tant qu’artiste et non pas pour de l’autopromotion comme individu.

Ce qui me permet d’avoir une distance critique par rapport à mes actes et en même temps de les mettre sur le terrain de l’analyse.

Concernant l’aspect mégalomaniaque je considère qu’il faut utiliser les plus grands moyens possibles pour rendre le processus efficace, afin de toucher le plus grand nombre de personnes, ce qui de mon point de vue justifie cet aspect démesuré.

Y a-t-il une signification à cet acte « artistique » et d’ailleurs peut-il être considéré comme tel ?

Je synthétise ma démarche par cette phrase: « C’est la promotion qui fait l’artiste ou le degré zéro de l’art. »

Je pose donc d’une certaine manière la question afin de déterminer si les actions de promotion d’un artiste peuvent être considérées comme de l’art.

J’ai ma propre réponse qui réside à un certain niveau dans ce slogan car de mon côté je considère que toute œuvre promeut l’artiste qui la réalise.

Auriez-vous inspiré Marc Zuckerberg en vous servant de la rue comme d’un réseau social avant même la naissance de Facebook, qui ne date que de 2004 ?

Effectivement il n’est pas l’inventeur de ces systèmes et je pense même que les réseaux sociaux et leurs publications, que je différencie du lien social avec ses échanges, ont une certaine tendance à ralentir le développement de ce que nous considérons comme le sens commun, présent en chacun de nous par nature et que l’on peut éventuellement attribuer à notre créateur car cela nous dépasse. C’est ce qui nous relie les uns aux autres et cela nous fait avancer ensemble, mais nous n’en maîtrisons pas encore tout le potentiel.

Ce qui m’inquiète c’est qu’en faisant appel à des outils techniques nous ne partageons pas réellement. C’est pourquoi j’essaye d’agir principalement dans ce que je considère comme le réel, et la rue est à mon sens et à notre niveau son incarnation la plus concrète. Mais je me rends bien compte que depuis l’arrivée de ces plateformes les gens sont de moins moins connectés à celui-ci.

Donc quand Mark Zuckerberg parle d’un « monde plus ouvert » il nous parle surtout de son monde. Il est donc important de toujours garder à l’esprit que son monde n’est pas le nôtre.

Par contre ces réseaux peuvent être très intéressants sur le sujet de la promotion et c’est pourquoi je suis présent sur les principaux, dans un cadre uniquement artistique et en relation avec ma démarche, car je considère mes différents profils comme des oeuvres à part entière, qui participent à ce que je définis comme étant de l’art promotionnel.

Détails de l’oeuvre

Sans titre, autoportrait de Nojnoma (1982)
Technique : Photographie noir et blanc sur dibond, signée au dos
Format : 81 x 55 cm
Estimation : 600-900 EUR
Cette oeuvre fait partie de la vente street art du 3 novembre prochain (lot 49) organisée par la maison de vente aux enchères publiques Blancs-Manteaux Auction.

Notre avis
L’oeuvre de l’artiste Nojnoma, qui s’est fait une place dans la rue et dans l’histoire de l’art urbain (n’en déplaise à certains) estimée à moins de 1 000 EUR, vendue aux enchères par une maison de vente spécialisée en street art : une opportunité à ne pas manquer !

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Une réponse sur “Nojnoma, photographie sur dibond”

  1. Note globale : 5
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    L'oeuvre dépasse l'idée de l'oeuvre, elle est... Ceci n'est pas de l'art, juste un art de vie
    Incroyaibleleu… et vrai !

    On aime l’autopromotion urbaine incrustée sur les murs de nos villes aussi présente que discrète…

    Percutons par dessous et dessus nos ailes d’Albatros, reprenons nos libertés, nos êtres égarés plongés dans le suspens… Débordés par l’énigme.

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