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Les plateformes en ligne opérant sur le marché de l’art : obligations fiscales

[Fiscal]

Par Me Ophélie Dantil, avocat

Marché de l’art en ligne : quelles sont les obligations fiscales des sites concernés ?

Les plateformes en ligne opérant sur le marché de l’art doivent, comme n’importe quelle autre plateforme (Le Bon Coin…), se conformer à certaines obligations déclaratives.

L’article 10 de la loi du 23 octobre 2018 dite loi relative à la lutte contre la fraude apporte des aménagements qui devraient, en principe, s’appliquer au plus tard le 1er juillet 2019.

Les plateformes concernées et les obligations qui leur incombent :

Il s’agit des entreprises qui, quel que soit leur lieu d’établissement, mettent en relation à distance, par voie électronique, des personnes en vue de la vente d’un bien, de la fourniture d’un service ou de l’échange ou du partage d’un bien ou d’un service.

Les obligations déclaratives mises à leur charge sont les suivantes :

Le non-respect de cette information est désormais sanctionné par une amende forfaitaire globale fixée dans la limite d’un plafond de 50 000 € (CGI art. 1731 ter).

Les plateformes devront par ailleurs, chaque année, sous peine d’une amende de 5 % des sommes non déclarées, adresser à leurs utilisateurs, au plus tard le 31 janvier de chaque année, un document récapitulatif contenant les informations suivantes :

À cette liste s’ajoutent deux nouvelles informations à fournir :

Les plateformes n’ont plus l’obligation de faire certifier, chaque année, avant le 15 mars, par un tiers indépendant, le respect, au titre de l’année précédente, de ces obligations d’information et de communiquer ce certificat à l’administration fiscale par voie électronique.

Ces obligations s’appliquent à l’égard des utilisateurs résidant en France ou qui réalisent des ventes ou des prestations de services en France.

Solidarité pour le paiement de la TVA

À compter du 1er janvier 2020, certaines plateformes en ligne se verront appliquer un régime de responsabilité solidaire pour le paiement de la TVA due par les opérateurs qui effectuent, par l’intermédiaire de la plateforme, des livraisons de biens ou des prestations de services taxables en France à destination ou au profit de personnes non assujetties à la TVA ou des importations taxables en France.

La solidarité en paiement de la TVA résulte de deux dispositions distinctes : la première, concerne la taxe due sur les livraisons de biens ou les prestations de services effectuées à destination de personnes non assujetties ; la seconde, concerne la TVA due sur les importations de biens. Les deux dispositifs s’appliquent néanmoins de la même façon.

Le dispositif de solidarité en paiement de la TVA concerne les opérateurs de plateforme en ligne dont l’activité dépasse le seuil de 5 millions de visiteurs uniques par mois.

Les opérateurs visés sont les personnes physiques ou morales proposant, à titre professionnel, de manière rémunérée ou non, un service de communication au public en ligne reposant sur la mise en relation de plusieurs parties en vue de la vente d’un bien, de la fourniture d’un service ou de l’échange ou du partage d’un contenu, d’un bien ou d’un service.

Le dispositif s’appliquera quel que soit le lieu d’établissement de l’opérateur de plateforme en ligne.

La solidarité en paiement concernera :

Lorsqu’il existe de fortes suspicions qu’une personne omet de déclarer ou de payer la TVA, l’administration pourra signaler cette personne à l’opérateur de la plateforme en ligne.

Ce dernier devra alors prendre « les mesures de nature à permettre à cette personne de régulariser sa situation ».

L’opérateur de la plateforme en ligne devra notifier à l’administration les mesures prises.

Ensuite, si les présomptions persistent au terme du mois qui suit la notification des mesures prises faite par la plateforme ou, si elle n’a pas procédé à une telle notification, à compter du signalement qui lui a été fait, l’administration pourra mettre la plateforme en demeure de prendre des mesures supplémentaires ou, à défaut, d’exclure la personne concernée de la plateforme en ligne.

L’opérateur de plateforme en ligne devra notifier à l’administration les mesures prises.

Enfin, a défaut de mise en œuvre des mesures ou de l’exclusion susvisées après un délai d’un mois à compter de la notification des mesures supplémentaires ou, à défaut d’une telle notification, à compter de la mise en demeure de la plateforme par l’administration, la taxe dont est redevable la personne sera solidairement due par l’opérateur de la plateforme en ligne.


Me Ophélie DANTIL 
Avocat associé, droit fiscal et droit du marché de l’art

Illustration : Détail de la Spirale d’Amour d’Arthur Simony

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