Lionel, restaurateur à Lausanne, collectionne l’art contemporain et le street art depuis plusieurs années.

Achetant régulièrement des oeuvres en galerie, aux enchères et en ligne, notamment sur Sold Art (site présent dans notre guide pour acheter de l’art), il partage avec Achetez de l’Art son rapport à l’art et ses expériences de collectionneur.

Quel a été votre premier contact avec le monde de l’art ?

C’était avec l’art contemporain ; j’ai commencé à collectionner dans les années 1998, à l’âge de 27 ans. Originaire de Nice, je me suis d’abord logiquement tourné vers l’École de Nice en m’intéressant tout particulièrement à des artistes comme Ben, Arman et César.

C’est vraiment cette École de Nice, dans laquelle j’ai baigné, qui m’a poussé à collectionner. Mes parents, amateurs d’art, m’ont également transmis leur passion.

Quel a été votre premier achat ?

Une lithographie de Warhol si je me souviens bien, une Marilyn achetée en galerie. Une grande partie des œuvres que je collectionne sont des lithographies, pour une question évidente de moyens car il s’agit généralement d’artistes qui ont une cote importante.

Combien d’œuvres possédez-vous ? Où les conservez-vous ?

Plusieurs centaines, dont certaines décorent mon intérieur puisque j’ai l’avantage d’avoir de la place pour les exposer.

J’ai également eu une grande période où j’ai acheté de l’art en partenariat avec mon frère ; une partie de mes oeuvres est toujours conservée chez lui.

Quel est votre medium de prédilection ?

Je collectionne aussi bien des sculptures, des toiles ou des lithographies mais je dois dire que j’ai une préférence pour les sculptures ; j’aime l’objet.

Utilisez-vous Internet pour acheter de l’art ?

Bien entendu. J’achète régulièrement sur Sold Art et ai rencontré son fondateur Denis Roche à diverses occasions.

J’ai découvert cette galerie en ligne au travers de l’artiste Obey, que je collectionne, car il y a souvent de belles sérigraphies d’Obey en vente sur Sold Art. C’est d’ailleurs sur ce site que j’ai commencé à acheter sur Internet : je lui ai d’abord acheté quatre oeuvres, et dernièrement j’en ai encore acquis dix petites.

J’utilise également Sold Art pour vendre et ai actuellement plusieurs pièces en dépôt chez Denis, notamment des oeuvres de JonOne et d’Invader.

J’ai également acquis d’autres oeuvres sur DirtyPilot et Social Animals, le site de l’artiste JR.

Finalement, vous achetez mais vous revendez également ?

Oui, je suis obligé de revendre sans quoi je finirais par avoir un problème de place ! Au bout d’un moment cela devient presque maladif et si l’on veut continuer à collectionner, il faut nécessairement revendre.

Privilégiez-vous l’achat réel/virtuel ou l’un et l’autre indifféremment ?

Tout dépend des artistes. Lorsque ce sont des artistes que l’on connaît, on peut acheter en ligne sans problème. J’achète aussi à l’étranger, lors de mes déplacements. On fait pas mal de ventes aux enchères et d’expositions avec ma femme, que j’ai entraînée dans ma passion.

Et beaucoup en galerie, également. Mon frère adore farfouiller et il passe sont temps à me dénicher des bons plans, ce qui me permet de toucher des oeuvres en avant première et les payer à un prix plus intéressant.

Avez-vous recours à des conseillers artistiques ou autres réseaux d’information pour dénicher des œuvres ?

Non, je ne suis pas très réseaux sociaux. Je m’intéresse évidemment à l’actualité des ventes aux enchères et suis les ventes d’Artcurial, de Cornette de Saint-Cyr et de toutes les maisons de vente qui organisent des ventes d’art urbain en ce moment.

Cela me permet de voir ce qui fonctionne ou pas. Je connais la moitié des artistes qui ont la cote. Lorsque j’achète une œuvre, j’aime en connaître l’auteur ; il est d’ailleurs rare que j’apprécie une oeuvre et pas l’artiste.

Les premières toiles qu’on a achetées avec mon frère, ce qui remonte à 10 ans, étaient des oeuvres de street art de JonOne : un véritable coup de cœur ! Il n’avait pas encore une super cote et même si cela représentait déjà des sommes importantes, les oeuvres acquises à l’époque valent aujourd’hui peut-être 4 fois plus. J’adore l’œuvre de JonOne, et la personne est top ; c’est un des artistes les plus authentiques.

À quelle fréquence achetez-vous ?

Sur l’année, environ 3-4 belles choses environ.

Quels sont vos critères d’achat essentiels ?

En priorité, tout de même, le prix d’achat. Au bout d’un certain temps, avec l’expérience, on n’est plus trop surpris de certains prix car on sait combien valent les oeuvres des artistes réputés.

J’ai l’avantage d’être plus raisonné qu’avant, plus réfléchi.

Quand j’achète, je ne pense pas forcément à la plus-value ; c’est vraiment le plaisir avant tout. S’il y a ensuite une plus-value c’est bien, évidemment, et peut permettre de revendre pour acheter autre chose.

Enfin, quels conseils pourriez vous donner à quelqu’un n’ayant jamais acheté d’art en ligne ?

Je pense qu’il faut toujours être satisfait de ses achats.

Le problème qu’il peut y avoir dans l’achat en ligne c’est – cela m’est déjà arrivé – d’acheter une litho de JonOne à 1 000 € et de voir la même sur un autre site à 600 €. Même dans ce cas, il faut se satisfaire de son achat. C’est le principal, lorsque vous repartez avec votre œuvre et l’accrochez dans votre salon.

Illustration : Fireworks, sérigraphie de JonOne (2015 – détail) en vente en édition limitée sur le site Sold Art.