Arthur Simony : un art généreux, chargé d’émotions, qui s’adresse à chacun

Dans un monde où le cynisme et la grisaille envahissent les journaux et les réseaux, certains artistes préfèrent montrer le beau et ce qu’il y a de meilleur en chacun.

Arthur Simony - Poésie - Exposition
Arthur Simony travaillant sur sa toile « Le Bateau Ivre » (septembre 2020)

Arthur Simony – dont les oeuvres récentes en collaboration avec Greweb sont exposées en ce mois de septembre – fait indéniablement partie de ces artistes ; nous aimons son travail, sa sensibilité et sa personnalité et souhaitons que ses tableaux et dessins, en complément des œuvres qu’il réalise dans la rueà la commande, en entreprise et récemment sous forme de NFTs, profitent au plus grand nombre.

Arthur Simony x Greweb - Spirals

C’est la raison pour laquelle nous avons été particulièrement fiers d’avoir édité – chez Idem Paris – deux magnifiques lithographies réalisées à partir d’une encre sur papier et d’une acrylique sur toile, Spirale d’Amour (2018) et Vague d’Amour (2019).

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Les oeuvres d’Arthur Simony font du bien, non seulement à l’oeil, avec leur graphisme évident, efficace, mais aussi par le message qu’elles délivrent, qu’il s’agisse de Jeanne, des Spirales, Prières ou Protections.

L’écriture a une place prépondérante dans l’oeuvre d’Arthur Simony, tout comme la figure de Jeanne qu’il intègre partout, aussi bien dans les œuvres créées dans son atelier que dans la rue. Ce portrait de femme reproduit à l’infini et à l’identique – même si chaque reproduction possède ses spécificités et est donc unique – est une référence à la muse de Modigliani, Jeanne Hébuterne, qui accompagne l’artiste dans sa vie au quotidien et dans tous ses projets.

Un langage poétique

Installé à Paris, Arthur Simony a été formé dans une école de stylisme à Bruxelles où son amour pour la ligne a rapidement pris corps.  Artiste de rue à ses débuts, il a commencé par s’exprimer à travers des fresques murales par le graff, moyen d’expression visible par tous, in situ, dans l’espace public.

Sa première installation « La vie ne tient qu’à un fil » au coeur de la capitale a confirmé cette direction dans l’utilisation du fil, que l’artiste a depuis développé sous toutes ses formes.

Le fil forme des mots, qui constituent le langage poétique d’Arthur. Loin d’écrire des vers en alexandrins, ce dernier insuffle sa poésie dans ses oeuvres en questionnant les mots et leur sens, avec simplicité.

Drôle de hasard quand on sait qu’Arthur est si attaché à la poésie et que sa première oeuvre date de ses 17 ans. Arthur Rimbaud n’est pas loin.

Arthur Simony et l’écriture

L’écriture est au centre de la création d’Arthur Simony, dans et autour de ses oeuvres. Tout est en effet prétexte à l’écriture : ce qui lui passe par la tête, ce qui l’a amené à réaliser telle ou telle toile ou tel dessin, ce qu’il a voulu faire passer dans son oeuvre, à tel point que ses écrits semblent indispensables à la compréhension de ses réalisations.

« Depuis quelques semaines, j’avais entrepris un exercice. J’écrivais. Je n’écrivais rien de grandiloquent. J’écrivais tout simplement pour m’affirmer, pour me convaincre que tout allait bien, pour me convaincre que j’étais quelqu’un de bien, que j’étais heureux. J’écrivais les mêmes mots, toujours, les uns après les autres « Je suis heureux. Je suis heureux. Je suis heureux. ». Ligne après ligne, j’écrivais cette phrase. »

« Alors, machinalement, j’ai sorti une feuille et un crayon de mon sac, et je me suis mis à écrire. Je relevais la tête, je buvais une gorgée de vin. Je jetais un œil furtif autour de moi et je continuais. Je ne voulais pas que l’on me remarque. Aussi, quand cet homme imposant et triste est venu s’asseoir sur le tabouret juste à côté de moi, cela m’a gêné. Je me suis senti mal à l’aise. J’ai tourné le dos, j’ai placé mon coude au-dessus de ma feuille comme le ferait un écolier qui ne veut pas que l’on regarde sa copie, et j’ai continué à écrire, d’une écriture plus serrée, plus dense, plus nerveuse. J’ai collé les mots les uns aux autres, j’ai collé les lignes entre elles si bien que toute lecture devenait impossible. Quand je suis arrivé en bas de la page, l’homme imposant était parti. J’ai relevé le buste, j’ai saisi ma feuille à deux mains et je l’ai tendue devant moi. J’ai observé toutes ces lignes. Un portrait en quelque sorte. L’ensemble était homogène. Je pouvais lire ce que personne ne pouvait déchiffrer, pourtant les mots étaient là, visibles par tous.

À cet instant, j’ai su. J’ai remballé mes affaires, payé mon verre et je suis rentré chez moi.

J’ai posé la page sur la petite table devant le canapé et, pendant un long moment, je l’ai regardée. Puis, j’ai pris mes marqueurs et j’ai commencé à remplir les boucles des L, à combler les O et les A, et puis les interstices, et puis j’ai fait à l’encre des lignes verticales. J’ai mis mon texte derrière les barreaux. Les lignes ont coulé. Cela m’a libéré.

J’ai continué à noircir des carnets. Je me suis resserré sur des bouts de papier et répandu sur de larges cartons pour être plus grand que je ne le suis. Et puis, j’ai choisi un mot. J’avais besoin de netteté. J’avais besoin de balayer les phrases pour ne garder qu’un mot, un seul. Un mot positif. Un mot qui serait une colonne, un mur. J’ai écrit le mot Bonheur. Je l’ai écrit avec énergie. Avec force, ligne après ligne. J’avais maintenant mon petit mur de mots. Je sentais que je pouvais m’adosser contre lui, qu’il était résistant, solide. Je me sentais bien, collé contre ce mot répété à l’infini. Bonheur, bonheur, bonheur, bonheur… Je me suis fondu en lui, je me suis laissé embrasser par lui, et glisser. J’étais dans le creux des mots. Aspiré dans ce tourbillon, je m’appliquais avec patience à ma table ou à genoux au pied de ma toile. Ma main traçait maintenant un cercle, et puis un autre, et puis un autre encore. Mes mots se répandaient en spirales noires. Je faisais le tour de moi-même, me perdais et me retrouvais, ballotté de moi à moi. J’étais dans mes profondeurs. Mes spirales de mots. »

Notre avis
L’artiste Arthur Simony fait preuve d’une opiniâtreté et d’une capacité de renouvellement inouïes, et fait profiter aux autres de ses recettes d’automédication, se servant de ses créations pour dépasser son quotidien. Ses oeuvres, aux confins de l’art brut, sont chargées de vibrations et de bonnes ondes. En accueillir une chez soi est un acte fort : asseyez-vous confortablement devant l’oeuvre, observez, commencez à vous délecter et à en ressentir les bienfaits. Il s’agit sans hésiter d’un artiste français à suivre et à collectionner dès maintenant !

Retrouvez le travail d’Arthur sur le site de l’artiste, ses comptes Facebook et Instagram. Arthur présente également ses performances urbaines, devant les passants qui découvrent peu à peu son oeuvre prendre vie, sur sa chaîne Youtube.

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