Une peinture puissante, sur l’essence de la vie, la mort et les émotions humaines
Dominique Renson (1956), qui vit et travaille à Paris et à Béziers, a fait ses études à l’école Duperré de 1972 à 1976, puis à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts – ENSBA de Paris, au sein de l’atelier Gustave Singier de 1978 à 1980 (avec entre autres Gérard Garouste).
Cet enseignement, marqué par le mouvement Support-Surface, ne lui convient pas. C’est à l’issue d’un séjour en Australie en 1989 que Dominique Renson devient peintre. Dans la ville de Broom, elle va souvent à L’animal’s Bar fréquenté par des marginaux et des exclus qui la fascinent. À partir de croquis, de photographies, elle réalise des toiles de grands formats. Plus que des portraits, ces visages sont prétexte à parler de ses préoccupations récurrentes que sont la mort, la sexualité, l’exclusion, la marginalité, la folie…
En 1994, pour sa première exposition personnelle à Paris « Humanité », Dominique Renson présente une série de visages « volés » à Broom, à Naples et à Moscou. Par la suite, elle fait poser ses modèles à l’atelier et les met en scène. Isolée du milieu artistique, Dominique Renson élabore une peinture singulière, « identifiable » selon les propos de la critique Elisabeth Couturier.
Dominique Renson a été nommée Chevalier des Arts et des Lettres en 2002 et est lauréate du Prix Verdaguer 2022 de l’Institut de France, sur proposition de l’Académie des beaux-arts.
Retrouvez l’artiste Dominique Renson sur Instagram : instagram.com/dominiquerenson8/
Dominique Renson – Expositions individuelles (sélection)
2023 (septembre) – Caput Mortuum – Galerie Achetez de l’Art – Paris
2023 – La Mémoire – Hôtel La Prison – Béziers
2023 – Humanité – Galerie Tokonoma – Béziers
2022 – Désordres – Centre d’art La Mouche – Béziers
2018 – Visages de l’émotion – Église Saint Merry – Paris
2014 – La Scène – Galerie Schwab Beaubourg – Paris
2017 – Peintures – Fondation Taylor – Paris
2008 – Cérémonie – Galerie Bertin Toublanc – Art Basel Miami
2005 – Créatures – Galerie Frank Elbaz – Paris, Londres
Dominique Renson – Expositions collectives (sélection)
2023 (octobre) – La joie et rien d’autre (commissariat Paul Ardenne) – Galerie Guillaume – Paris
2023 – Figurations, un autre art d’aujourd’hui – Maison Caillebotte – Yerres
Caput Mortuum, exposition des natures mortes, portraits et vanités de Dominique Renson
Nous vous donnons rendez-vous chez Achetez de l’Art Paris le jeudi 7 septembre 2023, pour le vernissage de l’exposition « Caput Mortuum », consacrée au travail de Dominique Renson.
Le fil conducteur de cette exposition est « Vivants-morts / Morts-vivants », un thème qui a conduit l’artiste à créer des œuvres d’une profondeur émotionnelle saisissante.
Au cœur de « Caput Mortuum », les visiteurs découvriront une série d’huiles sur toile récentes et plus anciennes, comportant des portraits et autoportraits, des vanités et des natures mortes, ainsi qu’un film intitulé « La Mort en vie ».
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Dominique Renson, à propos des oeuvres de son exposition Caput Mortuum (propos recueillis en juillet 2023)
Autoportraits
« Dans toutes mes différentes séries de peintures, je fais toujours un ou plusieurs autoportraits. Celui que je présente à la galerie s’intitule « La mort en vie ». Je l’ai peint à la suite d’un film que j’ai réalisé en 2009. Les acteurs, mes modèles dans mes précédentes peintures, devaient vivre l’expérience de leur propre mort à travers une cérémonie où ils apparaissaient nus dans une chambre rouge. Dans ce film, on ne me voit pas ; on entend juste ma voix qui accompagne nos échanges. À la suite de cette expérience, j’ai eu envie de peindre un autoportrait nu grandeur nature, sur un fond rouge où je tiens un crâne à distance. »
Portraits passion
« L’homme se définit beaucoup lors de crises : compassion, solidarité, amour, colère, rage… J’ai voulu rendre compte de ses états émotionnels à travers une série d’huiles sur toile : le Cri, la Foi, la Joie. »
Vanités – Histoire des crânes peints dans mon île grecque
« L’île est petite, le cimetière aussi. Trois ans après avoir été enterrés, les morts sont déterrés, la famille reprend alors possession des ossements, les lavent, le crâne est entouré d’un chiffon. Tous les ossements sont ensuite rangés dans une boîte en métal ou en bois, avec le nom du défunt, et éventuellement une photo du disparu. »
Natures mortes
« Dans mes peintures de nature morte, je représente souvent ma timbale en argent parce que c’est mon objet fétiche. C’est la joie, la vie, le plaisir que j’ai à boire le champagne qui pétille à l’intérieur. Dans la série des natures mortes de 2022, j’ai associé ma timbale avec des livres d’écrivains que j’aime particulièrement : Genet, Nietzsche, etc. En ce moment, sur ma nouvelle série, je la fait rayonner avec des fruits et des légumes en décomposition. »
À lire ailleurs à propos de l’artiste Dominique Renson
- Jeunes ou oubliés, ces 6 peintres figuratifs qu’il faut redécouvrir à tout prix (BeauxArts, mai 2023)
- Prix Verdaguer 2022 – Lauréat Dominique Renson
- Le sang métaphorique de Dominique Renson (Jean-Luc Chalumeau, mars 2016)