Une oeuvre toute en nuances, véritable tatouage sur papier !
Les oeuvres abstraites de Joëlle Jakubiak font vibrer. Cette jeune artiste plasticienne aime jouer avec les matières et les supports qui, au gré de ses expérimentations, prennent forme, tout en subtilité, accrochent l’oeil et incitent à la contemplation. Comme dans l’art de la calligraphie, le geste sans cesse répété amène au résultat final, élégant dans sa simplicité.
Joëlle a accepté d’intégrer le message Achetez de l’Art dans son univers en utilisant la pointe et le transfert, technique qui s’apparente à un véritable tatouage sur papier. Le procédé est long et minutieux, et le résultat stupéfiant.
Détails de l’oeuvre sur papier :
Joëlle Jakubiak, à propos de son travail :
« Mon regard a été modifié par l’utilisation de la caméra qui, utilisée comme outil d’observation, m’a amenée à observer la nature au plus près, révélant la vision de paysages faits de lignes et de motifs.
Selon Aristote, l’art est une imitation de la nature. À partir d’observations liées à la projection du soleil à travers des feuillages, Aristote mentionne le phénomène naturel de la camera obscura.
Pour ma part, l’observation m’a amenée à comprendre la matière, à en extraire les couleurs, à en révéler la substance.
À travers mes expérimentations je développe des procédés de fabrication. Mes images sont des résultantes de ce processus ; ma proposition plastique est une hybridation qui se situe à la frontière de différents médiums.
Ainsi, j’ai entrepris un travail d’estampe par oxydation : en emprisonnant de l’eau entre un cercle d’acier et une bâche plastifiée, une empreinte apparaît après plusieurs jours de temps de pose. Toujours sur la même plaque, je renouvelle l’opération avec de nouvelles bâches et ce jusqu’à saturation, amenant à une série de quatre estampes, ornées de motifs aléatoires qui se modifient au fur et à mesure de l’altération de la matrice.
En conservant un outil essentiel à la gravure, je griffe à l’aide d’une aiguille les deux faces d’une feuille de calque. À partir d’un point, des lignes se diffusent à la manière d’un faisceau de lumière. En se plissant, la forme transparaît dans la fibre blanche du papier.
En continuant d’exploiter la pointe, j’ai cette fois-ci percé une feuille blanche. Partant d’un cercle que je pique à main levée, travaillé de chaque coté, d’un geste bref et sans retouche, l’aiguille soulève ou creuse la surface plane du papier. Point par point, les instants deviennent des lignes, et donnent au blanc des nuances subtiles. Le recto est le négatif du verso. Le motif semble se propager, comme une onde à la surface de l’eau. Le temps s’archive, de la même manière que les cernes visibles sur la section d’un tronc d’arbre.
Parallèlement à ce travail, en poursuivant mes recherches sur l’estampe, je suis partie d’images imprimées issues de catalogues et de prospectus publicitaires, afin de mettre en place une technique de transfert. Cela m’a permis d’approfondir mes connaissances sur les différents types de procédés d’impression.
Dans la continuité de mon travail à l’aiguille, en m’appuyant sur ces recherches, j’ai pu intégrer mes propres images photographiques. Après avoir badigeonné l’image de solvant, l’impression devient palette de couleurs, superposée à une feuille blanche. Je déploie un motif au verso, en perçant les deux couches de papier. Dans un geste similaire à celui du tatoueur, la couleur prélevée est simultanément déposée autour de chaque trou. Leur prolifération s’apparente alors aux pores de la peau, révélant à chaque instant un pixel de l’image. Le volume se forme, le papier n’est plus une surface plane, il prend une consistance temporelle. L’image se régénère, partiellement reconstituée, elle apparaît de manière inversée, comme le reflet obtenu dans un miroir. Il ne semble rester de la matrice fragilisée, qu’une enveloppe inexploitable, une mue photographique… »
Les sources d’inspiration de l’artiste :
« L’intérêt que je porte aux objets datant des débuts du cinéma, tel que le praxinoscope d’Emile Reynaud, les chronophotographies de Jules Marey etc. m’ont amenée à me pencher sur les effets d’illusion.
En restituant le mouvement par la mobilité, les artistes de l’art optique on su faire de l’oeil le moteur de leurs oeuvres ; des artistes comme Vasarely , mais aussi les œuvres in situ de Georges Rousse.
Dans le principe de la lumière et de la temporalité je me suis également intéressée à l’oeuvre de Pierre Soulages, de Giuseppe Penone, ainsi que de Roman Opalka. »
Joëlle Jakubiak, à propos d’Achetez de l’Art :
« Les galeries en ligne sont nombreuses, et il est facile de s’y perdre tant au sujet de la qualité de l’oeuvre que de tout se qui concerne un achat, une vente. Il va de soi que des questions pratiques se posent aussi bien pour l’acheteur que pour l’artiste. Achetez de l’art sait faire exister l’art, lui donner une valeur, et permettre a l’artiste de faire circuler ses recherches, son travail. »
La bio de l’artiste :
Après un certificat de qualification option Illustration – équivalent du BAC – à l’institut Saint Luc de Tournai en Belgique, Joëlle Jakubiak a, en 2009, obtenu des Beaux-Arts de Dunkerque son DNSEP (Diplôme national supérieur d’expression plastique) option Art, avec les félicitations du jury. En 2010, elle était en résidence artistique en Chine, à « la petite maison noire » durant deux mois, qui a abouti à une exposition personnelle intitulée Analogie. À son retour, Joëlle s’est installée à Lille où elle a suivi durant une année des cours de gravure aux Beaux-Arts de Tourcoing. En 2015, elle a obtenu une bourse de projet par le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais.
Joëlle Jakubiak participera aux portes ouvertes d’ateliers d’artiste sur Lille du 30 septembre au 2 octobre 2016.
Son travail est visible sur son site et sur Instagram. Nous vous recommandons vraiment de suivre cette artiste !