Surf art : exposition The Minimalist Wave à la galerie et en ligne

The Minimalist Wave

Derrière le projet The Minimalist Wave se cache Alain Bourdon. Cet artiste au trait leste a choisi la vague comme muse et comme sujet. Il la décline alors seule ou bien accompagnée de personnages qui profitent tranquillement de sa beauté. Découvrez le travail épuré de cet artiste qui creuse la question de la variation marine jusqu’à sa trame.

The Minimalist Wave : l’artiste

Formé à la prestigieuse école des Arts Décoratifs (EnsAD), Alain Bourdon mène une carrière de designer graphique. Il est aussi surfeur, alors il navigue entre deux eaux : Paris pour son travail, le pays basque pour les vagues.

Épris de liberté, Alain Bourdon dessine sa vague minimaliste avant tout pour lui. Depuis 2018, il reproduit cette vague — est-ce toujours la même ? — en noir et blanc. Cet autodidacte qui a grandi dans le Lot était pourtant plutôt un enfant de la terre, nourri d’art roman et de peintures rupestres dans une région qui en regorge. Il a pourtant rencontré l’océan, l’immensité qui l’a canalisé. Aujourd’hui, il est aussi fasciné par le land art, cet art contemporain qui, comme il le dit si bien, « ne représente pas le monde », mais « l’incarne sans le dénaturer. »

L’évocation de la mer

Alain Bourdon s’est posé la question : comment évoquer la mer dans son essence même ? Celle-ci est toujours en mouvement, jamais statique. Les lignes successives utilisées par l’artiste permettent justement de représenter ces fluctuations perpétuelles, ces ondoiements. En se multipliant, les lignes forment à elles seules, avec beaucoup de délicatesse, l’immensité des flots, leur beauté immuable. The Minimalist Wave érige le trait pur en créateur de la forme.

Quant à la couleur, elle se fait rarissime dans son œuvre. C’est un choix délibéré : elle ne colle pas avec la notion d’essence et de sobriété voulue, elle pourrait « charmer, détourner ou enrichir une pulsion radicale ».

Les variations sur la vague

Ce travail graphique épuré fascine, planche après planche, toujours renouvelé, jamais copié, ni redondant. On découvre les ondes et l’écume en sujets de tableaux. Elles sont alors tantôt seules, tantôt accompagnées de surfeuses sans visage, parfaitement à l’aise dans leur élément. Selon les déclinaisons, l’océan peut tout aussi bien être vide, qu’habité de monstres marins. Souvent sérieuse, la mer se fait parfois onirique : elle est alors enfermée dans des bouteilles et autres aquariums, hantée par des Moaï, transformée en fragment de miroir ou en toile. On croirait alors voir des tableaux de Magritte en noir et blanc. Travaillée et retravaillée, la vague, née en tant que personnage, devient finalement un motif.

Avec The Minimalist Wave, Alain Bourdon prouve qu’il en faut peu pour évoquer et faire naitre le rêve.