Interview de Merwan Chabane pour la sortie de Mécanique Céleste et du print BANG édité par Achetez de l’Art
Nous avons rencontré Merwan, dans son atelier, pour la sortie de son nouvel opus de science-fiction post-apocalyptique Mécanique Céleste, paru aux éditions Dargaud, et de l’exceptionnel tirage lithographique BANG, imprimé chez Idem Paris.
ADLA : À quel genre appartient ta nouvelle BD mécanique céleste ?
Merwan : C’est une comédie d’aventure sportive post-apocalyptique, un mélange des genres assez fameux. C’est un bouquin qui est né d’une espèce d’angoisse latente de nos temps modernes. Je me suis dit que le meilleur point de vue sans doute, pour moi et pour le lecteur, serait de prendre cette période sur le côté humoristique. Tout cet univers est né pour essayer de répondre à l’angoisse d’aujourd’hui justement ; j’ai développé toute cette essence de vie dans un futur post-apocalyptique.
Pourquoi as-tu choisi Fontainebleau comme toile de fond de ton aventure ?
On a des amis qui habitent dans la région et chaque fois qu’on allait les voir, pour nous c’était une coupure face au temps qui court, etc. Et j’ai trouvé ça très symbolique de reprendre les arbres, de les faire grandir sur les maisons etc. L’eau est là, tu as la Seine, tu as tout et ça marchait assez bien dans mon univers post-apo ; et puis il y avait quelque chose d’émotionnel pour moi parce que c’est vraiment un lieu de ressourcement aussi. On a la cité d’Avon qui est remaniée en cité agricole de Pan ; le château de Fontainebleau qu’on découvre au début – je vous laisse voir un peu dans quel état – et puis on a aussi dans le décor la centrale atomique de Nogent – je vous laisse aussi voir dans quel état elles sont – oui, j’ai pris du plaisir à localiser l’histoire.
Tu as accompli cette album presque seul, quelle place occupe-t-il dans ton œuvre ?
Le genèse date de 4-5 ans. En temps de travail je dirais que cela fait 2 ans et demi de réalisation… acharnée, disons le, et pour moi c’est vraiment le bouquin du renouveau parce que c’est la première fois que je me sens aussi bien dans la totalité d’une œuvre ; c’est la première fois que je me dis que ce livre, je peux le montrer à tout le monde. Et j’ai envie de le montrer à tout le monde. Dans les autres je me disais que ça, ça va plaire à untel, ça plaira moins à untel ; là j’assume complètement tout et j’ai envie de le faire connaître.
Une belle communauté te suit sur Instagram ; que t’apportent les réseaux sociaux ?
J’ai été hyper surpris parce que je ne pratiquais pas les réseaux sociaux et franchement je ne m’attendais pas à voir ça grossir sachant que c’est un monde en soi ; et de voir à quel point chaque image de Mécanique Céleste était accueillie, avec enthousiasme ! Cela fait près de deux ans que, je ne dirais plus que je m’astreins mais au début je m’astreignais à jouer le jeu du réseau social, et aujourd’hui c’est devenu quelque chose qui me porte, un outil dont j’aurais du mal à me passer. À un moment donné cela faisait longtemps que la couverture que vous allez trouver existait et je me suis dit est-ce qu’on peut trouver une alternative ? J’ai testé sur Instagram, j’ai fait des votes et cela m’a aidé à trancher aussi : je me suis dit bon la première c’est comme ça ; voilà, elle est là, elle marche, on y va.
Quel est le sens de BANG, cette œuvre que nous présentons sur achetezdelart.com ?
C’est le noeud énergétique du bouquin ; il arrive à cinq pages de la fin, il conclut cet énorme cycle et en fait il conclut toutes les pistes à la fois. Graphiquement il a fallu trouver comment représenter l’extrême contraste du livre. C’était un défi et ça c’est joué dans la miniaturisation et le gigantisme. C’est à dire qu’à un moment donné il m’a semblé évident que pour la montrer dans toute sa grandeur il fallait qu’elle soit minuscule.
Donc elle est petite et à côté de ça tu as cette espèce de de typographie énorme, Bang, je vous voulais ajouter le début du mot, un adjectif anglais, et on a cette espèce d’explosion cosmique créée par son geste rotatif, et en même temps le dialogue conclut tout le dernier affrontement, et la raison d’être du personnage d’Aster ; c’est un concentré de toute la thématique du bouquin.
Et toi-même, est-ce que tu collectionnes des œuvres ?
Je ne suis pas collectionneur mais un jour on m’a proposé ça et j’ai trouvé ça génial : on m’a demandé d’échanger une œuvre. Déjà j’étais super touché parce que la personne était aquarelliste et j’avais énormément d’admiration pour son travail, et pour moi ça ne valait pas ! Mais pour lui ça valait donc on s’est échangé une œuvre. Et depuis ça m’arrive, et c’est même moi qui ose proposer.
Y aura-t-il une suite aux aventures d’Aster ?
J’avoue que quand j’ai terminé le bouquin je me suis dit non, on ne peut pas se quitter comme ça. Donc on verra si elle est d’accord !