Notre expert BD Ludovic Monnier nous présente Mathieu Bablet, à l’occasion de notre nouvelle collaboration avec cet artiste phénomène et de la mise en vente de 12 planches originales, véritable démonstration de son talent.
Les débuts d’une belle collaboration
Ma découverte de Mathieu Bablet remonte au second semestre de 2013. Sur les précieux conseils de mon libraire, qui me sait amateur de mythologie, j’avais acheté le tome 1 de la bande-dessinée Adrastée (éditée chez Ankama).
En la feuilletant sur place, j’ai senti un vif intérêt pour l’audace du graphisme et la mise en couleurs captivante dans ses ambiances. J’étais tout simplement fasciné devant un tel talent, un véritable coup de cœur immédiat, comme cela arrive rarement. Le soir même, la lecture m’a totalement convaincu. Non seulement les planches étaient de toute beauté, mais le récit initiatique m’a fait rêver et voyager. Il allait falloir patienter jusqu’au tome 2 !
Ce second opus, clôturant le diptyque, est sorti le 24 janvier 2014. En attendant, je me procurais sa première bande-dessinée, La Belle Mort, précédemment sortie en mai 2011 ; et cette lecture me confirma que j’étais face à un talent émergent unique.
Président d’une association de promotion d’artistes de bande-dessinée, ce fut donc logique pour moi de proposer à Mathieu un événement, à la fois pour célébrer la sortie du livre, mais aussi une exposition-vente pour aller à la rencontre du public et faire découvrir au plus grand nombre ses œuvres.
C’est à compter de ce jour que nous avons commencé une belle collaboration.
Une personnalité vive et attachante
Pour ma plus grande joie, nous avions de nombreux points communs et nos sources d’inspiration se faisaient écho. Venant du cinéma de genre, manga, comics, ou jeux vidéo, je découvrais peu à peu que de nombreux éléments identiques avaient forgé nos imaginaires respectifs.
L’évidence était là, et nous étions tous les deux des passionnés !
J’ai également découvert un incroyable « bosseur » : appliqué, méthodique, structuré, rigoureux, mais également sensible. Adrastée est très efficace dans des scènes dynamiques et d’action à couper le souffle, mais propose au lecteur des moments de pure contemplation et poésie avec de somptueux décors.
Toutes ces qualités m’enthousiasmèrent et j’avais hâte de découvrir la suite qui je savais déjà prometteuse. Honnêtement, ce fut au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer !
Un avenir plus que prometteur
La sortie de Shangri-La, one-shot ambitieux de 222 pages, en septembre 2016, fut une consécration. Ayant accepté une nouvelle exposition, j’eu le privilège, non sans émotion, de découvrir des planches originales en exclusivité, afin d’effectuer ma sélection. Cela fait partie des moments les plus excitants de mon métier. J’étais « comme un dingue » devant tant de beauté. Science-fiction, sort de l’humanité, réflexion sur la condition animale, décors somptueux, tout ce que j’aime était réuni !
Le vernissage de l’exposition de « Shangri-La » eu lieu le 22 septembre 2016, quelques jours après la sortie du livre. Gros succès public, et de nombreuses planches originales furent acquises par des collectionneurs, mais aussi lecteurs se lançant dans un premier achat. En parallèle, les critiques presse et web étaient dithyrambiques. Gros succès éditorial ; les éditions Ankama durent rapidement imprimer à nouveau le livre, qui approche aujourd’hui des 100 000 exemplaires vendus !
Le futur sera Bablet
En mai 2018, Mathieu lance, en tant que directeur artistique et éditorial « Midnight Tales » toujours chez Ankama. C’est l’occasion pour lui de travailler en équipe, avec des amis ainsi que de nouveaux talents. Je pense qu’il s’agit d’une expérience très enrichissante pour lui qui lui permet de développer la thématique sorcellerie sous différents traits d’artistes, dans un esprit collaboratif et de synergie. Il croule aujourd’hui sous les projets, et prépare depuis plus de deux ans son prochain one-shot ambitieux d’anticipation « Carbone & Silicium », qui sera sans hésitation une des sorties les plus attendues de 2020. C’est avec un immense plaisir et une joie communicative que nous envisageons l’exposition qui accompagnera la sortie.