Une représentation jubilatoire de la galerie d’Apollon au Louvre

Cette semaine, Achetez de l’Art a le plaisir de vous présenter un dessin tout simplement exceptionnel, réalisé à l’encre de Chine par une artiste qui constitue pour nous une véritable révélation : la galerie d’Apollon au Musée du Louvre, par Christelle Téa.

Une profusion de détails et une minutie saisissantes

C’est un lieu empli d’histoire, et témoin de celle-ci, que Christelle Téa a choisi de représenter dans ce dessin figuratif à l’encre de Chine.

L’oeil est immédiatement attiré par la profusion des éléments qui y figurent. La perspective de la pièce est volontairement déformée, donnant une dynamique à l’ensemble de la composition, plongeant le spectateur dans ce véritable cabinet de curiosités.

Christelle Téa - Galerie d'Apollon (2012)
Zoom sur le dessin Galerie d’Apollon de Christelle Téa

L’espace saturé des éléments représentés se juxtapose à des zones picturales laissées vierges, en réserve : le sol, les vitrines et la partie supérieure du plafond mettent ainsi d’autant plus en valeur le reste du décor croqué avec une minutie saisissante, dans un trait rapide mais d’une incroyable assurance.

La galerie d’Apollon au Louvre, un lieu chargé d’histoire

À l’origine, à l’emplacement de cette galerie se trouvait la terrasse des appartements de Charles IX.

Il faut attendre le XVIIe siècle et le règne de Louis XIV pour que la galerie d’Apollon à proprement parler soit bâtie. Le projet est confié à l’architecte Louis le Vau, qui le réalise entre 1661 et 1663, et c’est Charles Le Brun qui est chargé de la décoration future de la salle. Les travaux restent inachevés et seront poursuivis lors de l’installation de l’Académie royale de peinture et de sculpture au Louvre. En 1848, Félix Dauban restaure la galerie qui sera inaugurée le 5 juin 1851, juste avant l’achèvement du travail de Delacroix.

Richement décoré, le plafond de la galerie d’Apollon constitue un éventail éclectique d’oeuvres exécutées à différentes périodes par des artistes renommés, mais une remarquable homogénéité ressort de l’ensemble orné de dorures.

La galerie abrite aujourd’hui une partie des diamants de la couronne ainsi que des objets d’art tel qu’une collection de vases en pierres dures et précieuses, ainsi qu’une collection de tabatières.

Un indéniable talent pour saisir l’âme d’un lieu

En représentant ainsi la galerie d’Apollon, dans ce geste vif et intime, l’artiste s’exprime et nous donne une vision singulière de ce lieu emblématique de l’art, l’inscrivant dans une temporalité infinie, perpétuelle, dégageant une émotion profonde de cet espace qui se déploie et se révèle au spectateur.

Christelle Téa crée ici une véritable poétique du bâti, de l’architecture et des objets qui la compose. À la manière d’Hubert Robert dans son oeuvre Projet d’aménagement de la Grande Galerie du Louvre, qui donnait une dimension romantique et une inquiétante étrangeté aux ruines notamment, Christelle Téa réussit à saisir l’âme et l’esprit du lieu. Les murs revêtent dès lors une dimension tactile, organique, le décor prend vie. Les vides laissés par l’artiste dans la composition font naître courbes et arrondis qui animent l’ensemble architectural, renforçant la phase mystérieuse de la pièce. Les détails se succèdent dans une gradation sculpturale incitant le spectateur à découvrir ou redécouvrir cet illustre espace, du plus célèbre musée du monde, le plongeant dans une histoire de l’art intemporelle.

Les dessins de Christelle Téa, à nouveau accrochés à la galerie Item à Paris

Du 15 février au 31 mars 2018, la jeune artiste expose une nouvelle fois à la galerie Item Éditions à Paris (après son exposition personnelle « L’Atelier à main levée » à l’automne 2017), aux côtés de Jean-Michel Alberola, Philippe Cognée, William Kentridge, Pierre La Police, David Lynch, Charlotte Le Bon et Françoise Vergier. Courez-y !

Pour découvrir l’ampleur du travail de Christelle Téa et suivre son actualité fournie ainsi que ses nouveaux projets artistiques, nous vous recommandons de vous abonner à son compte Instagram et de visiter le site internet de l’artiste.

Détail de l’oeuvre

La galerie d’Apollon (2012) de l’artiste Christelle Téa
(née en 1988)
Dimensions : 50 x 65 cm
Encre de Chine sur papier
Encadré
Prix: 1 800 EUR TTC
Oeuvre fournie avec un certificat d’authenticité

Oeuvre vendue Oeuvre vendue

Notre avis
Les dessins de Christelle Téa sont enivrants et vous happent, littéralement, avec sa façon unique de retranscrire le réel, mêlant à la fois simplicité et profusion de détails, doublée d’une époustouflante maîtrise technique ; ils invitent à prendre le temps de l’observation et sont tout simplement jubilatoires.
Les oeuvres de cette artiste, qui fait l’unanimité des critiques, ont déjà intégré les collections d’illustres amateurs d’art.
Ce dessin de la galerie d’Apollon est exceptionnel par son sujet et par sa réalisation, caractéristique du travail de Christelle Téa.
À ajouter à votre collection, sans hésiter.

Interview de Christelle Téa – février 2018

• Quelles sont vos influences ?

Mes seules influences quand j’étais enfant étaient la bande dessinée et les dessins animés. Mais, d’autant que je me souvienne, j’ai toujours dessiné au trait. Par la suite, j’ai découvert les dessins d’Albrecht Dürer, d’Ingres, de David Hockney, de Sam Szafran, de Philippe Comar et Valérie Sonnier qui m’ont beaucoup marquée.

• Un grand souci du détail émane de vos oeuvres ; d’où vous est venue cette pratique artistique ?

Une certaine forme de myopie, peut-être ? Le sentiment que je peux plus facilement capter la vérité et la singularité d’un lieu dans les détails que dans les grandes compositions d’ensemble.

• Comment sélectionnez-vous les lieux que vous croquez ? Est-ce lié à une histoire particulière ? À un choix esthétique?

Je choisis des lieux qui sont très chargés, complexes ou baroques. Le désordre et la confusion excite mon appétit de voir. Je ne choisis pas les lieux que je dessine pour leur valeur historique, mais parce qu’ils sont à mes yeux chargés d’énigmes.

• Quelle a été votre démarche dans cette représentation de la galerie d’Apollon ?

Je ne construis pas mon dessin. Je commence par un détail qui m’attire particulière. Ensuite, le dessin se développe autour comme un lierre. Ma manière de travailler est plus organique que raisonnée.

• Dans vos compositions, certains éléments de l’ensemble restent vierges, le papier demeurant apparent (dans la galerie d’Apollon le sol et le plafond). Cherchez-vous à donner un effet particulier à l’ensemble ?

Tout n’a pas la même importance dans le champ visuel. Certains éléments attisent ma curiosité. D’autres, non. Dessiner, c’est choisir. Et les parties que je ne représente pas laissent de grandes plages de respirations qui, par contraste, rendent plus denses celles que j’ai plaisir à fouiller et détailler.

• Diriez-vous que vous inscrivez dans une démarche historisante, afin de saisir l’esprit d’un lieu tel qu’il est à un moment donné? Ou plutôt dans une interprétation de ce même lieu à l’instant où vous le dessinez ?

Je ne cherche pas à restituer quelque chose qui a existé, mais à rendre compte de ce que j’éprouve à l’instant où je le dessine.

• Quelles sont vos actualités, vos projets artistiques à venir ?

J’ai le projet d’aller faire une série de dessins dans un bloc opératoire. Par ailleurs, je vais avoir une résidence d’artiste dans le Meurthe et Moselle. Je vais également participer à une exposition collective à Drawing Now sur l’art contemporain et la BD.

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